Réglementation isolation bâtiments : quand a débuté la RT ?

La réglementation thermique (RT) en France trouve ses racines dans les préoccupations énergétiques des années 1970. En pleine crise pétrolière, le gouvernement a pris conscience de la nécessité de réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments. C’est ainsi qu’en 1974, la première réglementation thermique a été mise en place.

Depuis, cette réglementation n’a cessé d’évoluer pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques. Chaque nouvelle version de la RT a introduit des critères plus stricts, visant à améliorer l’efficacité énergétique des constructions neuves et des rénovations. Ces mesures visent à diminuer l’empreinte carbone tout en assurant un confort thermique optimal.

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La RT 1974 : naissance de la réglementation thermique

La première réglementation thermique, connue sous le nom de RT 1974, a été instaurée par le gouvernement français en réponse au premier choc pétrolier de 1973. Le Premier ministre de l’époque, Pierre Mesmer, a introduit cette mesure visant à réduire de 25 % la consommation énergétique des bâtiments neufs d’habitation.

La RT 1974 a marqué un tournant décisif en matière de performance énergétique des bâtiments. Pour la première fois, des exigences spécifiques ont été définies concernant la résistance thermique des murs, des toits et des sols. Ces exigences incluaient des critères de conception qui favorisaient une meilleure isolation thermique et une réduction des pertes de chaleur.

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  • Introduction du coefficient G pour mesurer la performance thermique globale du bâtiment.
  • Exigences minimales en matière de résistance thermique pour les matériaux d’isolation.
  • Différenciation des normes selon les zones climatiques et l’altitude.

Le coefficient G, un concept clé de la RT 1974, a permis de quantifier la performance énergétique des bâtiments en tenant compte de la consommation de chauffage, de la production d’eau sanitaire et des besoins en énergie primaire. Cette approche a jeté les bases de l’évaluation énergétique des bâtiments, ouvrant la voie à des réglementations ultérieures toujours plus exigeantes.

Les évolutions de la RT de 1982 à 2005

Avec la RT 1982, la France a franchi une nouvelle étape dans la lutte contre la consommation énergétique des bâtiments. Instaurée par le Premier ministre Pierre Mauroy, cette réglementation faisait suite au second choc pétrolier de 1979. Son objectif : réduire de 20 % la consommation énergétique par rapport à la RT 1974. Le coefficient B a été introduit pour mesurer la performance thermique des bâtiments.

En 1988, la RT 1988 a étendu les exigences aux bâtiments non résidentiels, introduisant des critères de performance minimale pour l’enveloppe et les systèmes installés. Le coefficient C a été mis en place, renforçant les exigences de la RT 1982.

La RT 2000 a marqué une avancée significative en visant une réduction de 20 % de la consommation maximale des logements par rapport à la RT 1988 et une diminution de 40 % pour les bâtiments tertiaires. Le coefficient TIC a été introduit pour évaluer l’efficacité énergétique des bâtiments.

Avec la RT 2005, une nouvelle réduction de 15 % de la consommation énergétique des bâtiments neufs et des extensions a été visée. Cette réglementation a introduit plusieurs labels de performance énergétique, tels que le Label HPE (Haute Performance Énergétique), le Label THPE (Très Haute Performance Énergétique) et leurs variantes incluant les énergies renouvelables (HPE EnR et THPE EnR). Le Label BBC (Bâtiment Basse Consommation) a aussi été créé, posant les bases pour les futures réglementations thermiques.

La RT 2012 : un tournant majeur

La RT 2012, entrée en vigueur le 1er janvier 2013, a instauré des exigences inédites en matière de performance énergétique. Basée sur le label BBC (Bâtiment Basse Consommation), elle a pour ambition de diviser par trois l’exigence réglementaire entre 1974 et 2012. Cette réglementation a marqué un changement radical dans la conception des bâtiments neufs, tant résidentiels que tertiaires.

Les principales exigences de la RT 2012 se déclinent ainsi :

  • Consommation maximale d’énergie primaire : fixée à 50 kWh/m²/an, prenant en compte le chauffage, le refroidissement, la ventilation, l’éclairage et la production d’eau chaude sanitaire.
  • Besoin bioclimatique (Bbio) : mesure de l’efficacité énergétique du bâtiment, indépendamment des systèmes mis en œuvre. Il doit être inférieur à une valeur de référence.
  • Température intérieure conventionnelle (TIC) : contrôle de la température maximale atteinte en été pour éviter les surchauffes.

La RT 2012 impose aussi l’utilisation de dispositifs favorisant les énergies renouvelables. Les bâtiments doivent intégrer au moins une source d’énergie renouvelable ou bénéficier d’une production locale d’énergie renouvelable.

L’application de la RT 2012 a requis une adaptation des méthodes de conception et de construction. Les maîtres d’ouvrage et les professionnels du bâtiment ont dû se former aux nouvelles exigences et intégrer des outils de simulation thermique dynamique pour garantir la conformité des projets.

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La RT 2020 : vers des bâtiments à énergie positive

La RT 2020, succédant à la RT 2012, marque une nouvelle étape dans la réglementation thermique des bâtiments. Cette réglementation vise à concevoir des bâtiments à énergie positive (BEPOS), c’est-à-dire des édifices produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Cette ambition s’inscrit dans une démarche de transition énergétique, réduisant l’empreinte carbone du secteur du bâtiment.

Les exigences de la RT 2020 incluent :

  • Consommation énergétique réduite : les bâtiments doivent afficher une consommation d’énergie primaire inférieure à 0 kWh/m²/an.
  • Production d’énergie renouvelable : intégration obligatoire de sources d’énergie renouvelable, telles que le photovoltaïque ou la géothermie.
  • Neutralité carbone : minimisation des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments.

La mise en œuvre de cette réglementation implique une approche holistique de la construction, englobant l’isolation, la ventilation, le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et l’éclairage. Les maîtres d’ouvrage doivent collaborer étroitement avec les architectes, les bureaux d’études thermiques et les entreprises du bâtiment pour garantir la performance énergétique des projets.

La RT 2020 représente un défi technologique et économique pour le secteur de la construction. La conception de BEPOS nécessite l’utilisation de matériaux et de techniques innovantes, ainsi qu’un suivi rigoureux de la performance énergétique. Les acteurs de la filière doivent s’adapter à ces nouvelles exigences pour atteindre les objectifs fixés par la réglementation.

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